MONICA ♦ Je vais me suicider avec des yaourts périmés.

CHEZ LA PSYCHOLOGUE, le samedi douze mai 2010.

« C’était un mardi soir aux alentours de onze heures. Je rentrais à pied d’une journée chargée. Ma voiture avait été enlevée en milieu de journée parce que j’avais eus le malheur de la garer pour une urgence devant un pauvre garage abandonné. Je ne souhaitais qu’une chose, être dans mon lit et pouvoir dormir. Je marchais donc assez vite en prenant bien soin de serrer mon sac contre moi. Je savais pertinemment que se balader tard le soir dans les rues de BA était une chose plus que déconseillée. Quand soudain, au détour d’une ruelle sombre, j’aperçus deux hommes affairés à en lyncher un troisième. Celui-ci était à terre, couvert de son sang, mais à priori les blessures n’étaient pas mortelles. Prise de panique, je restais là comme paralysée. Je n’osais à peine respirer de peur d’être à la place de ce pauvre homme par terre. J’avais une terrible envie de leur crier d’arrêter mais je savais que ce n’était pas dans mon intérêt. En même temps, partir comme si je n’avais rien vu me pèserait un jour sur la conscience, j’en été persuadée. Je n’eus pas le temps de choisir mon option que j’eus le malheur de tomber mon sac par terre. Tous tournèrent leurs têtes vers moi. Je ramassais précipitamment mon sac et me relevais pour leur faire face. « Vous n’avais pas honte de faire ça. Arrêtez immédiatement…où…où j’appelle la police. » Les deux hommes rigolèrent quelque peu et s’avancèrent vers moi. Je me souviens avoir reçu des coups et puis, le trou noir. Je me réveillai le lendemain matin dans les bras d’un passant. Il devait avoir mon âge ou peut être plus je ne sais pas. Je suis même plus sur de me souvenir de son visage. Mon réveil reste un peu flou. Et puis, je crois bien que j’avais l’œil enflé. Il m’a relevé la tête délicatement et m’a adossé contre le mur. Les rues étaient encore désertes, il devait être aux environ de six heures du matin, peut être plus. Je crois qu‘il me parlait, mais je n‘entendais que des sons lointains. Mes blessures n‘étaient que superficielles, mais sur le coup j‘étais sonné. Quelques minutes après, une ambulance est arrivée et je me suis retrouvée à l‘hôpital. Je me suis retrouvée à la place de toutes ces victimes que j‘avais soigné les jours précédant. Une ironie du sort. En tout cas, je n‘ai jamais revu ce bel inconnu qui a prit soin de moi. Il me reste une phrase de lui. Probablement la seule que j‘ai pu entendre. « Ils n‘auraient pas du faire ça. » Et à vrai dire, je ne sais pas quoi en penser. »