INTRIGUE COMMUNE N°1 ♦ el tiroteo

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Le soleil se couchait peu à peu, sous les yeux attendris des vacanciers. Les parasols à pois se fermaient chacun à leur tour et les châteaux de sable n’étaient que ruines à la fin de la journée. La plage bondée avait laissé place à des dunes de sables occupées le plus souvent par des jeunes, armés de pizzas et de bières. Tout le monde s’était donné rendez-vous, ce jour-là, ou plutôt ce soir-là. Quelques enfants jouaient encore dans l’eau, sautillant à chaque nouvelle vague et les parents observaient le dédale et l’étendue d’alcool devant eux, tout en jetant un œil à leurs enfants. Le ciel s’assombrissait mais demeurait un gris feutré, de sorte à ce que les étoiles ne fassent pas encore leur apparition. L’horloge de l’église affichait dix-neuf heures treize, et les passants affluaient déjà. Le clocher avait déjà retenti mais nul ne l’avait entendu. Tous étaient déjà trop occupés à jouer entre deux vagues et à admirer les flots de la mer agitée. Au large, un bateau spectaculaire faisait son entrée, mais aucun n’y prêtait attention. Des tas de navires s’échouaient sur la plage, le temps de se baigner, pour ensuite repartir vers d’autres ports. Les enfants poursuivirent leurs jeux effrénés ; les jeunes s’entêtèrent avec une folle envie de boire, alors que la fumée de leurs cigarettes les enivrait follement ; les parents supervisaient toujours leurs gamins excités, surveillant leur montre. Et plus le ciel s’assombrissait, plus le navire arrivait. Un drapeau noir, vierge et simple, avait été brandi sur le mât et des hommes assez musclés s’étaient assis de chaque côté, quelque chose coincé sous leur bras. Non, personne n’y prêta vraiment attention. L’eau était si froide que seuls les enfants s’y baignaient. Ils étaient si naïfs et si innocents. Soudain, les jeunes, les parents et les enfants, tout le monde prêta enfin attention au navire qui flottait à quelques mètres du sable. Un fusil coincé sous les aisselles. C’était donc cela. Les hommes portaient un débardeur noir qui collait à leur peau humide et un short de la même couleur, qui accentuait l’horreur qui s’en dégageait. Un tir partit. Puis d’autres, sans que personne ne puisse bouger. Des cris d’enfants, et un filet de sang sur le sable. Les jeunes abandonnèrent leur feu de camp pour fuir, attrapant au passage quelques enfants.