toi tu me regardes, moi je te dévore (niriel)

Le soleil se dissimulait lentement derrière les nuages écrémés, tandis que Persee, bottines attachées et short ceinturé, se pressait jusqu’au port. Derrière les mâts des bateaux, elle jetait un coup d’œil aux marchandises, sans quitter des yeux l’horizon. Elle ignorait où se cacher cette foutue journaliste. Niriel Bolivar, qu’elle s’appelait. Elle avait été son amie, du moins, c’est ce qu’elle avait prétendu être, avant d’étaler ses confidences en un article sur le quotidien de Buenos Aires. Les piétons se bousculaient et en arrière-plan, elle crut reconnaître un air de bob dylan. Sans un regard derrière elle, elle continua à marcher, ses pas s’alignant l’un après l’autre. Ses talons se fragilisaient et prenant garde à ne pas tomber, elle traversa le port pour aller jusqu’à un voilier au mât étonnant. Elle aperçut Niriel, debout, agrippée contre la rambarde. Elle était seule et paraissait monotone. Se tenant à la rampe, Persephone monta avec facilité jusqu’au pont et s’approcha lentement vers son ex-amie et ex-confidente. Et sans un regard, elle se posta à côté d’elle, admirant les flots qui se jetaient contre la paroi du voilier. Niriel ne la regarda pas. Ne lui parla pas. Elle ne fit rien d’autre qu’un geste. Elle désigna les récifs, au loin, et scruta le large un moment, avant de reporter son regard sur Persee. « qu’est-ce qui t’amène ? il fait beau, tu devrais être à la plage, au lieu de me fliquer dans le port pour découvrir où je suis. » Elle dit cela avec un sourire amusé. Persee ne lui rendit pas son sourire et plongea son regard dans le vert bleuet des vagues déchaînés. Le vent balaya d’un seul regard la mer et quelques gouttes à l’arôme salé vinrent effleurer les joues écarlates des deux jeunes femmes. « je suis pas venue là pour toi je veux juste comprendre. je suis venue pour moi. » murmura-t-elle à son tour, en guise de réponse. Niriel acquiesça et prit sa tête entre les mains. Ses cils vinrent s’abattre contre ses joues, ses paupières se fermèrent délicatement. Ses joues s’empourprèrent légèrement et ses lèvres demeurèrent entrouvertes, comme si elle s’apprêtait à parler et à s’expliquer. A s’excuser. A implorer le pardon de son ancienne amie. Et à enfin demander ce qui l’avait pris. Mais non, elle ne fit rien de tel. Elle persista à fermer les yeux, avant de serrer les poings contre la rambarde. Persee poussa un soupir peut-être trop enthousiaste et s’apprêtait à quitter les lieux, lorsque Niriel la retint de sa main droite. Elle ouvrit enfin les yeux et dévoila ses prunelles d’un noir absolu.

Le soleil était haut ce jour là. Les rayons illuminaient la ville et sans aucun mot, Niriel, assise à une terrasse de café, déposa trois pièces sur la table et se leva pour se diriger vers la mer. Elle leva le visage en direction du soleil, comme pour essayer de capter la lumière sur elle, ses yeux se fermait, aveuglés par la lumière. Elle ne mit pas ses lunettes de soleil, qu'elle tenait à la main. Même si à Buenos Aires l'hiver n'était pas affreux, chacun essayait de capter les quelques minutes de chaleur du mieux qu'il pouvait. En arrivant sur la grande place du port, la jeune femme ne s'arrêta pas, elle savait parfaitement ou elle allait. Ce grand voilier, qui faisait le tour de la côte, invitait touristes et citoyens a venir prendre l'air du large quelques minutes. Elle était vêtue d'un long manteau beige et ses cheveux volaient au vent. Elle avait la main posée délicatement sur la rambarde. Elle regardait la ville. Elle voyait, sur la place, pleins d'agitation, pleins d'animations en tout genre. Son regard s'arrêta sur une jeune femme, elle la connaissait plutôt bien. La jeune blonde, chaussée de haut talons décida de monter rejoindre Niriel. Elle semblait savoir exactement où elle se trouvait, comment le savait-elle? Elle s'approcha de son "amie" et la regarda longuement. Niriel ne disait rien, elle observait le large. « Qu’est-ce qui t’amène ? Il fait beau, tu devrais être à la plage, au lieu de me fliquer dans le port pour découvrir où je suis. » Ses paroles l'amusèrent, mais Persee, ne lu rendit par son sourire. Elle lui en voulait. Elle lui en voulait d'avoir raconter bêtement ses confidences à un collègue journaliste. « Je suis pas venue là pour toi je veux juste comprendre. Je suis venue pour moi. » Niriel savait très bien pourquoi elle était là. Elle avait déjà eu une dispute à ce sujet devant les bureaux de la ravissante brune. Elle lui expliquait qu'elle était désolée, ce qu'elle avait fait n'était pas intentionnel, elle ne voulait en aucun cas descendre l'ami de Persee. Mais cette discussion, elle l'avait déjà eut une fois auparavant. Et la jeune grecque savait très bien tout ça, mais elle semblait ne pas y croire pourtant. Niriel, voulu parler, mais rien ne sortis. Tout avait déjà été dit selon elle. Persee voyant que la jeune femme ne voulait rien dire, désespéra et se retourna pour quitter les lieux. Lorsqu'elle enchaîna le premier pas, Niriel lui attrapas le bras. « Je t'ai déjà tout dit Persee. Tu penses vraiment que j'aurais fait ça pour te faire du mal? Je suis peut-être journaliste à la rechercher du dernier scoop, mais les confidences ne font pas partie de mon domaine de source. OK, j'ai dévoilés quelques trucs, mais dans mon esprit ce n'était en aucun cas contre toi, et je n'ai laissé aucun nom dans cette histoire. »