Once a bitch always a bitch, what I say ☂ Persee

J'avais décidé de sortir. Nella ne m'avait plus donné de nouvelles depuis quelques jours, et cela m'énervait. C'était moi qui faisait ce coup-là, en Amérique. Non, en fait, c'était moi qui l'avait inventé. Et bien sûr, elle arriverait des jours après, comme une fleur, avec son sourire innocent. J'avais donc décidé de me rendre en ville, et d'y rencontrer les quelques personnes que je connaissais ici. Peut-être se trouverait-elle là, et peut-être daignerait-elle enfin m'adresser la parole. Je sortis en soupirant d'agacement de mon logement. Je la maudissais de m'avoir réduis à cet état. Mais elle allait me le payer. Pourtant, un sourire malicieux s'installa sur mes lèvres. J'imaginais déjà la réaction qu'aurait cette chère Persee en me voyant la narguer devant son propre travail. Puisqu'après tout, si Nella n'était pas là, je pourrais toujours essayer d'en savoir plus sur Persee. Il fallait dire que cette fille dégageait un certains charisme, ce n'était pas à nier. Et derrière son sourire chaleureux, j'étais sûre que bien d'autres choses se cachaient. Et j'obtenais toujours ce que je voulais. Tout en marchant, j'aperçus un homme crier des paroles dont je ne compris le sens sur une jeune fille. Je regardai la scène, impuissante. J'avais même hésité quelques instants, aurais-je du essayer de le calmer ? Je secouai la tête et continuai mon chemin, la tête baissée. Je n'étais toujours pas habituée à ce climat, et j'étais souvent mal-à-l'aise à l'idée de m'avancer dans les rues de Buenos Aires. Les gens criaient, des fois pour des bêtises, ou alors, car ils en avaient après certaines personnes. Même si le sens des mots m'échappaient, leur intonation, elle, m'était plus reconnaissable. J'arrivai enfin devant la plage, un léger sourire sur les lèvres. Encore trop sur le recul par rapport à tout ça, ma nouvelle vie, je me contentai de saluer les gens d'un signe de la main quand j'arrivai devant mes connaissances. Certaines parlaient anglais, et c'était un réel soulagement pour moi. La plus part étaient contentes d'avoir une newbie à leur côté, et il n'était pas rare qu'elles me posent des questions sur Boston, l'Amérique en générale, ses nuits de débauches, et ses fêtes à n'en plus finir. Je devais avouer que j'étais contente d'être le centre attention de tout le monde, j'avais l'impression de me retrouver dans la court de mon ancien lycée, à raconter mes aventures, alors que tout le monde riait avec moi. Après quelques instants, les filles décidèrent de se rapprocher un peu plus de la plage, et j'en profitai pour me faufiler deux secondes hors du groupe. Un sourire de peste accroché aux lèvres, je me dirigeai vers l'étale de cette chère Persee. Bizarrement, il y avait très peu de monde, et d'ailleurs, je n'apercevais même pas la fille. Je me positionnai alors devant la cabane et croisai mes bras sous ma poitrine. Après cinq minutes, Persee arrivait enfin. Je penchai la tête, et lui adressai la parole, d'un léger signe de tête. « Ha... C'est pas trop tôt. »